Plus de soixante responsables des médias et rédacteurs en chef de la province de l’Ituri ont été en séance de travail, le jeudi 19 septembre en ville de Bunia, chef-lieu de cette province située à l’Est de la RDC. Au cœur de cet atelier, l’identification des risques et menaces potentiels auxquels font face les journalistes de cette zone confrontés à des multiples conflits. C’était dans la perspective d’élaborer un plan de sécurité en faveur des médias et journaliste de cette province en vue de renforcer leur protection. L’occasion a été également propice pour outillés les participants en matière de sécurité des journalistes en zone de conflits.
L’activité a été organisée par le Collectif des Femmes Journalistes, CFJ en collaboration avec le Réseau des Journalistes d’Investigation en République Démocratique du Congo, REJI-RDC avec l’appui de l’UNESCO grâce au Fond Mondiale pour la Défense des Media, GMDF.
Cet atelier avait pour objectif de renforcer les mécanismes de protection et de sécurité des journalistes qui travaillent dans cette zone où la situation sécuritaire est précaire et qui sont souvent confrontés à des menaces et agressions de diverses formes pendant l’exercice de leur métier explique Jérémie Kyaswekera, Coordonnateur du REJI-RDC et membre de l’équipe organisatrice. « L’atelier était destiné aux responsables des medias de la province de l’Ituri. Dans cette séance de travail, il a été question d’identifier les risque et menaces potentiels auxquels les professionnels des medias font face afin qu’ensemble avec les participants nous puissions définir des mesures sécurités et préventives pour mitiger ces risques… » -t-il développé.
Il s’agit d’un atelier d’élaboration de plan de sécurité des journalistes qui a réuni une soixantaine des Directeurs et Rédacteurs en chef des médias de la ville de Bunia ainsi que ceux des territoires de Irumu, Djugu, Mahagi, Mambasa et Aru dans la même province. L’atelier s’inscrit dans le cadre des activités du projet « Protéger et Défendre les droits de journalistes en zone de conflits » mis en œuvre dans la province de l’Ituri depuis le mois de mars 2024.
Par la même occasion, les participants ont été outillés sur des notions de sécurité des journalistes dans la zone en conflits. Le CFJ et le REJI-RDC ont fait recours à l’expertise des journalistes chevronnés de la région pour non seulement partager leurs expériences mais aussi pour renforcer les capacités des participants en matière de sécurité des journalistes.
Dans son exposé, Richard Pitua, l’un des journalistes d’une grande expérience dans les zones en conflits a insisté sur trois points essentiels pour se mettre à l’abri du danger dans cette zone où des journalistes font face à de nombreux abus. « Il y a la gestion des menaces physiques. Il faut être vigilant en permanence. Évitez les foules, les manifestations, et les zones à risque élevé. Apprenez à reconnaître les signes de danger et à réagir de manière appropriée », a-t-il laissé entendre au cours de l’échange.
A lui de conseiller aux journalistes qu’il est crucial de rester informer des derniers événements de l’actualité , d’établir des contacts locaux de confiance et d’éviter de porter des marques distinctives qui pourraient attirer l’attention indésirable dans les zones sensible afin de garantir sa propre sécurité.
Une thématique qui a suscité l’intérêt des participants à cet atelier. Pour M. Patrick, l’un des participants et journaliste à la Radio Communautaire Double, émettant dans le territoire d’Aru, cette capacitation a répondu à ses attentes en tant que journalistes œuvrant dans une zone sensible. « C’était une véritable séance éducation à la protection du journaliste. Comme nous le savons, la vigilance l’oblige toujours dans l’exercice de notre profession. Nous ne devons pas oublier le respect net du code d’éthique et déontologie. Toutes ces notions nous ont été rappelées », a-t-il témoigné à l’issue de l’atelier.
Dans ce projet, le Collectif des Femmes Journalistes avec le Réseau des Journalistes d’Investigation accompagne les professionnels des médias victimes des menaces de tout genre, a expliqué le chef de projet. Jérémy Kyaswera a, au cours de l’atelier, déploré. « Dans le contexte de l’Ituri, plusieurs abus tels que des menaces de mort, des interpellés interpellations, des incursions armés voire des meurtres sont souvent notifiés que ce soit par des miliciens ou des agents de sécurité etc. Ainsi, Le journaliste a des difficultés à exercer ses activités dans la tranquillité, pourtant nul n’ignore le rôle crucial des journalistes dans la société. D’où la pertinence de multiplier les mécanismes de protection », a-t-il expliqué.
A l’issue de l’activité, les participants ont élaboré un document qui énumère des astuces sécuritaires pour les journalistes. Dans les prochains jours, ce guide de sécurité sera à la portée des toutes les rédactions de l’Ituri.
« Les désignations employées et la présentation du matériel dans cette publication n’impliquent pas l’expression d’aucune opinion de la part de l’UNESCO ou du GMDF. L’ auteur est responsable du choix et de la présentation des faits contenus et des opinions qui y sont exprimées, qui ne sont pas nécessairement celles de l’UNESCO et n’engagent pas l’Organisation»