La peur persiste au sein du personnel de la Radio Communautaire de Mangina (RCM) depuis l’arrestation de cinq de ses agents, suivi de la coupure momentanée de son signal par les services de sécurité. Cette radio émet depuis la Commune Rurale de Mangina dans le territoire de Beni à l’Est de la République Démocratique du Congo sur la bande FM 99/6Mhz. Malgré la reprise des ses émissions depuis le mois d’avril dernier, soit après trois mois de fermeture, les séquelles de cette arrestation dramatique et qualifiée d’arbitraire restent gravées dans la mémoire du personnel de cette radio et les conditions socio-psychologiques sont en constante dégradation. Il est par conséquent difficile de garantir aux citoyens le droit à l’information dans cette région en proie à une insécurité grandissante.
Les événements se déroulent en début de l’année 2024. Le matin du 6-janvier-2024, une dizaine des soldats des forces armées de la RDC, lourdement armés, à bord d’une jeep d’assaut militaire débarquent dans les installations de la station de radio de la RCM situé sur la colline de Beu, dans le quartier MASIMBEMBE en commune rurale de Mangina, dans le territoire de de Beni. Les militaires ont assiégé la radio et brutalisé toute personne se trouvant sur le lieu aux frontières du Nord-Kivu et de l’Ituri. D’après des témoins que nous avons rencontré, les militaires avaient eux-mêmes coupé le signal et débranché tous les matériels, un par un, avant de les embarqués dans la jeep. Pour mieux comprendre cette événement, nous avons recoupé plusieurs sources dans cette contrée parmi lesquelles des journalistes, des habitants du coin, des auditeurs de ladite radio, ses agents et d’autres sources au sein des services de sécurité.
« C’était vers 8heures du matin, juste après l’édition matinale du journal. A ce moment-là, on s’apprêtait à faire notre conférence matinale de rédaction. Nous étions à cinq ce jour-là, trois journalistes dont moi-même et deux techniciens modulateurs lorsque des militaires FARDC ont fait irruption dans la station, ils ont assiégé et vandalisé les installations de notre radio, ensuite embarqués tous les matériels ainsi que nous tous qui étions présent, sans aucune forme d’explication », relate avec une pointe d’indignation, l’un des journalistes qui était présent ce matin.
Les locaux de cette radio ont été vidés de tous ses matériels. Deux ordinateurs, un émetteur 350 Watt, un mixeur, un écran téléviseur, des micros, des périphériques de stockages des données et tous les accessoires électroniques avaient été emportés ainsi que les cinq agents de la RCM « …l’événement ressemblait de plus à plus à un pillage à mains armées et nous étions tous terrorisés… » Opine notre source qui ajoute que les militaires avaient encerclés la radio depuis ce matin-là jusqu’au lendemain.
Un assaut dans une radio communautaire pour quelle cause ?
C’est au moment où les journalistes étaient déjà à bord de la jeep des militaires qu’ils ont été informés du motif de cet assaut et de leur arrestation. D’après les éléments d’informations à notre possession, les militaires ont accusés les journalistes d’avoir diffusé une émission d’un député provincial au nom d’Alain Siwako contenant des propos d’incitation à la violence contre l’armée loyaliste. Pour l’armée, les propos tenus par ce député au cours de ladite émission aurait été à la base d’un soulèvement populaire ayant amené la population à s’attaquer aux forces loyalistes.
Afin de mieux éclairer la lanterne sur la motivation profonde de ces présuppositions et agissements des forces des sécurités, il nous semble pertinent de souligner le contexte dans lesquels les faits se sont déroulés. En effet, ces événements ont eu lieu dans un contexte d’une insécurité grandissante dans cette partie du territoire de Beni. Une hémorragie sécuritaire caractérisée par des massacres des civils par les rebelles de l’ADF (Alliance des forces Démocratique) ainsi que des affrontements récurrents entre des groupes d’auto-défense et l’armée loyaliste suivie d’une crise de confiance entre l’armé et la population locale.
Il convient de rappeler que trois semaines avant cet assaut, soit le 15 décembre 2023, 11 civils avaient été tués par les rebelles ADF dans cette zone, précisément sur la route Mangina-Mantumbi, dans le même territoire de Beni. Cette incursion était intervenue après plusieurs autres tueries des civils enregistrés dans cette zone au cours de la même année. Pour la population, c’était une incursion de trop contre les civils dans une zone opérationnelle aussi « sur militarisée ». La population redoutait de plus en plus une complicité ou un laxisme des services de sécurité dans cette situation. A travers les radios locales et les réseaux sociaux, des habitants du coin, des activistes de la société civiles ainsi que des acteurs politiques avaient exprimé leur indignation face à cette situation.
(Lire cet article : RDC : 5 militaires aux arrêts pour “complicité“ avec un groupe armé – https://www.aa.com.tr/fr/afrique/rdc-5-militaires-aux-arrêts-pour-complicité-avec-un-groupe-armé/2550434
Cette situation avait plongé les habitants dans une psychose et une débandade nourrissant ainsi une crise de confiance entre la population et l’armée. En date du 17-décembre-2023, un soulèvement populaire avait débouché au lynchage d’un élément de force de sécurité par la population.
(Lire aussi : Nord-Kivu : un militaire succombe dans une justice populaire à Mangina: https://www.mediacongo.net/article-actualite-130891_nord_kivu_un_militaire_succombe_dans_une_justice_populaire_a_mangina.html
A accroire le porte-parole de l’armée de l’époque, dans cette zone opérationnelle, le capitaine Antony Mwalushay avait rapporté que cette lapidation était le résultat d’un message d’intoxication lancé par un député provincial attribuant cette insécurité qui sévit dans la région aux hommes en tenues militaires : « … Ce dernier (le député Alain, ndlr), il y a moins de 24heures, a dans son meeting populaire, appelé la jeunesse à prendre en charge leur sécurité, leur affirmant que ce sont les soldats qui font des va-et-vient qui tuent à Mangina. » avait rapporté le porte-parole de l’armé à travers la presse locale.
Le résultat de nos investigations nous amène à affirmer que cet élément sonore d’incitation à la violence lancé par le député précité auquel l’armé s’est basé pour assiéger la Radio n’a pourtant jamais été diffusé sur les antennes de la Radio Communautaire Mangina. Même les services de sécurité n’ont pas été à mesure de prouver cela en dépit de leurs enquêtes ainsi que les fouilles systématiques opérées dans la station et auprès des journalistes.
« A la radio, ils ont recherché le son du député dans toute les machines et les périphériques de stockages, ils ne l’ont pas trouvé alors qu’ils ont fait plus de deux mois avec tous les matériels de la radio et jusqu’aujourd’hui, ils sont restés avec une de nos machines ordinateurs qui serait amener à Kinshasa pour vérification mais rien n’y a été trouvé jusqu’à présent…», se résigne un journaliste de la place.
Même au moment de l’arrestation des journalistes, leurs téléphones avaient été saisis par le service de sécurité pendant plus de 24heures mais l’élément sonore n’y avait pas été retrouvé.
En revanche, il est convenable de souligner que plusieurs sources affirment que ledit député aurait tenue des propos de ce genre dans l’un de ses meetings de campagne électorale notamment en date du 16-decembre 2023. En plus, le Réseau des Journalistes d’Investigation en RDC (REJI-RDC) a réussi à retrouver lors de ses enquêtes, un élément sonore contenant ces propos dudit député. Il s’agit d’un élément sonore dans lequel le député appelle évidemment les jeunes à se prendre en charge incriminant aussi les soldats des FARDC d’être impliqué dans l’insécurité à Mangina. Cet élément sonore s’était répandu dans les réseaux sociaux, juste après ce meeting tenu le lendemain des massacres du 15-décembre- 2023.
Entre arrestation arbitraire et violation des droits des personnes.
Cherchant à savoir comment cinq agents de la RCM se sont retrouvés mêlés à cette histoire, le Réseau des journalistes d’investigation a noté qu’il existe sur la grille de programme de cette radio une émission intitulé « révélation du peuple » dans laquelle le député incriminé intervient souvent. D’après le Directeur de programme de cette station « c’est une émission très populaire et qui prône l’auto-prise en charge de la population dans un contexte de crise multiple dans la zone… ». A lui de nuancer qu’aucune de ses émissions diffusées en cette période et dont les enregistrement sont même disponibles sur des supports de stockage de la Radio ne contiennent des propos d’intoxication ou appelant la population à s’attaquer contre l’armée « il est possible que le service de sécurité ait confondu les éléments sonores circulant sur les réseaux sociaux aux émissions diffusées sur les antennes de radio…» pense un autre journaliste de la station.
Il y a lieu de s’interroger sur la démarche des services de sécurité consistant à s’attaquer aux installations et aux professionnels des medias au mépris de toutes les procédures légalement établies et en violation de la liberté des personnes, encore que la station a un répondant légitime et que l’animateur de l’émission soupçonnée de véhiculer le message d’intoxication est bien identifié.
« Est-il vraiment nécessaire de s’apprendre aux matériels, aux pauvres journalistes et réduire une radio communautaire au silence dans un contexte où la population a le plus besoin d’information pour sa sécurité, alors qu’on peut simplement interpeller le premier répondant de la station ou le responsable de ladite émission qui est bien connu ? » s’interroge un membre de la société civile locale qui qualifie cet acte d’une arrestation arbitraire et d’une violation des droits des personnes, se référant respectivement à la constitution de la RDC et à la déclaration universelle des droits humains des nations unies et bien d’autres textes qui garantissent ces droits et qui établissent des procédures pour une arrestation de tout citoyens.
Signal relancé, mais la peur persiste!
Le même jour, ladite arrestation avait été à la base des vives réactions des organisations de défense des droits de journalistes. Journaliste en Danger (JED), l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) et bien d’autres structures étaient montés au créneau pour exiger la libération de Shukurani Maghetse, Romaric Baraka, Sharon Mbonga et les techniciens Glades Kiro et Daniel. Un plaidoyer qui avait trouvé écho favorable dans les 24heures qui ont suivi l’assaut.
La Radio Communautaire de Mangina a relancé son signal le 07 avril 2024 soit après trois mois de silence et une partie de son matériel a été restituée. Mais les conditions de travail sont devenues précaires. « Les émissions ont repris difficilement, un ordinateur est encore à Kinshasa pour vérification. Il sera restitué après exploitation, nous ont rassuré les autorités militaires…», indique Ghislain Valinandi, chef de la station qui n’arrive plus à faire fonctionner la machine dans ces conditions.
Il y a même des journalistes qui ont réduit les heures de service et d’autres ont simplement séché les activités et ne prestent plus dans cette radio de peur d’être à nouveau interpelé ou arrêté pour une infraction qu’ils n’ont pas commis. « …parfois les journaux ne sont pas diffusés parce que notre sécurité n’est plus garantie. On ne sait pas si d’un moment à l’autre, on peut encore se faire embarqué… », se résigne Yves Romaric BARAKA, l’un des journalistes embarqués dans la jeep de l’armée pour une infraction qui n’était pas le sien.
Dans ce contexte d’insécurité, l’ONG OLPA appelle les autorités militaires de l’Est de la RDC à favoriser le droit « d’informer et d’être informé » afin de permettre aux citoyens de prendre des décisions éclairées. Ce que rappelle à cet effet, Report Sans Frontières. Dans un article, l’Organisation a fait savoir qu’à l’échelle mondiale, la liberté de la presse est menacée par ceux-là mêmes qui devraient en être les garants : les autorités publiques. Parmi les cinq indicateurs qui composent le score des pays, l’indicateur politique est celui qui baisse le plus en 2024, avec une chute globale de 7,6 points. C’est ce que révèle cette nouvelle édition du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).
Josaphat Kikanga et Jérémie Kyaswekera
Cette enquête est réalisée dans le cadre des activités du Réseau des Journalistes d’Investigation en République Démocratique du Congo (REJI-RDC), antenne de la Province de l’Ituri, avec l’appui technique du Collectif des Femmes Journalistes (CFJ) grâce au financement du fond Mondial pour la défense des medias (GMDF) administré par l’UNESCO. « Les désignations employées et la présentation du matériel dans cette publication n’impliquent l’expression d’aucune opinion de la part de l’UNESCO ou du GMDF. L’ auteur est responsable du choix et de la présentation des faits contenus et des opinions qui y sont exprimées, qui ne sont pas nécessairement celles de l’UNESCO et n’engagent pas l’Organisation. »
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